Faites entrer la télé

14 avril 0 Commentaire Catégorie: Non classé

Il est actuellement question d’une petite révolution « de Palais ». Celle-ci consisterait à autoriser que les audiences judiciaires soient filmées.

Cela a déjà été le cas, ponctuellement : Un Tribunal a ouvert ses portes à la caméra de Raymond Depardon pour un film-documentaire sur la Justice au quotidien. La Cour d’Assises de Lyon en avait fait de même, dès 1987, à l’occasion du procès de Klaus Barbie, pour des considérations « historiques » et à des fins d’archives. Il serait désormais question de filmer à des fins « pédagogiques ».

Les caméras dans les prétoires et toutes salles d’audience, voire dans le cabinet du juge aux affaires familiales ou du juge d’instruction ? Je suis pour ! Mais dans les conditions d’utilisation suivantes.
Il y aurait trois sortes d’usage des films.
- les films à portée pédagogique, visant à filmer le justice du quotidien, pour se constituer des archives « sociologiques » sur le fonctionnement de la Justice à une époque sans pour autant permettre de les diffuser immédiatement. Cela pourrait donner lieu à diffusion sous forme de documentaires, en floutant les visages des justiciables et en bipant leur nom. Ceci afin de veiller au respect de la présomption d’innocence, de la protection de la vie privée et du droit à l’image. C’est la caméra-Depardon.
- les films à dimension historique. Il ne s’agirait pas de filmer le procès de Jonatann Daval ou de Nordhal Lelandais, pour assouvir du voyeurisme dont nous sommes friands. les pages des faits divers dans les journaux sont les plus lues avec celles de la météo et de l’horoscope. Les « compléments d’enquête », « l’heure du crime », « faites entrer l’accusé », ont leur public et une certaine audience. . mass il ne faut pas tomber dans la « justice-spectacle ». Certains ont déjà été filmés: Barbie, sang contaminé, Touvier…mais ne sont pas diffusables librement avant 50 ans !  Barbie a été jugé en 1987, j’étais lycéen. 50 ans plus tard, quand je pourrai enfin voir le procès dans son intégralité, j’en aurai 67, je serai retraité ! Pour de tels grands procès criminels, je serais favorable à ce qu’ils soient diffusés non en direct, mais dans un délai plus court qu’actuellement. Afin que cela ait un sens et puisse « parler » aux jeunes générations. Aujourd’hui, 34 ans plus tard, Barbie est mort, son avocat est mort, les parties civiles sont toutes mortes…et les quelques images que nous avons pu voir de ce procès, ont nécessité une autorisation spéciale pour diffusion partielle. C’était en…2017. Trente ans plus tard, donc.
3) Enfin, je suis favorable au fait de filmer toutes les audiences, mais sans diffusion publique : juste pour constituer une preuve en cas d’incident d’audience. si les avocats ou les magistrats ou les justiciables ne demandent pas la conservation du film dans les 10 jours de l’audience, il sera effacé. 10 jours car c’est le délai pour faire un appel d’un jugement correctionnel… En outre se savoir filmé avec risque que cela serve contre soi, aurait un effet dissuasif et pas uniquement pour les justiciables. La justice y gagnerait en sérénité. Car des avocats et des magistrats qui « dérapent », cela peut hélas, aussi arriver. La Justice est rendue envers des êtres humains, par des êtres humains. Or l’être humain parfait, n’est pas de ce monde, et il peut nous arriver à tous, un moment d’égarement. La caméra fera en sorte de raréfier ces dérapages désagréables, en incitant tous et chacun, à la retenue et à la dignité qui siéent à la sérénité de la Justice.
Une Justice pédagogue, ancrée dans l’Histoire, et sereine : elle n’en sera que de meilleure qualité.

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