Assez décès
Ce midi, le tenancier de ma cantine habituelle, vient s’asseoir à côté de moi.
« Qu’est-ce qui vous ferait plaisir à manger pour demain ? »
Je lui fais part de ma surprise devant cette question. Les clients qui décident du menu, voilà qui est original !
« C’est que je ferme définitivement mercredi. Liquidation directe. Je ne peux pas résister à la seconde vague de Covid-19. Septembre avait été très bon, mais en octobre, toutes les entreprises dont les salariés venaient déjeuner, les ont mis en télétravail. Je meurs en deux jours, c’est violent. Donc, j’ai pensé que pour les deux derniers midis, je pourrais vous faire plaisir pour vous dire au-revoir. »
L’atrocité de cette pandémie, je me la suis prise direct dans la face. Voilà un homme courageux, qui se lève à 3 heures tous les matins, qui sert des plats bio délicieux, qui est passionné, accueillant et pas cher, qui attirait tous les travailleurs du quartier. Et dont l’entreprise va mourir. Il est juste au-dessus du plafond pour les aides gouvernementales, à 85 euros près !
J’ai juste envie de pleurer.
Le café qu’il m’a offert avait un goût amer.