Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme (hélas)

22 octobre 0 Commentaire Catégorie: Non classé

« Tu t’écoutes un peu…tu n’as pas fini de te plaindre de tout et de rien ? »

Ces propos, je les ai tenus à un ami, qu’entre étudiants, nous surnommions « le mur des lamentations » tant il nous laissait avec ses récriminations perpétuelles et sa tendance à se victimiser.

Quand il a mis fin à ses jours, quatre ans plus tard, à son enterrement, nous étions plus d’un, à nous sentir mal à l’aise, et bien bêtes.

Nous repensions à son surnom et au fait que nous ne le prenions pas au sérieux.

Fort heureusement, personne n’est venu remuer le passé comme dans un seau de fange, et ne nous a ressorti nos propos, pour venir nous accuser de ne pas avoir prévenu son acte désespéré, ou pire encore, de l’avoir favorisé.

D’autres n’ont pas eu cette « chance ».  Exposés médiatiquement, chacun de leurs mots est scruté, épié, consigné pour un usage ultérieur. Le fusil à merde les attend au coin du bois, par ceux qui les traquent en attendent qu’ils se contredisent, ou que leurs  initiatives d’hier, soient en total décalage avec la réalité d’aujourd’hui.

C’est là pure malveillance.

Rockhaya Diallo en est aujourd’hui victime.

L’on est appelés à s exprimer en réaction à un contexte particulier. C’est ce qu’a fait Rockaya Diallo, quand elle a co-signé une tribune pour estimer qu’on en « faisait trop » suite à un « simple » cocktail molotov contre les locaux de Charlie Hebdo. Et « pas assez » pour dénoncer d’autres actes visant certaines communautés.

C’est certes dérangeant, l’on a le droit de ne pas être d’accord avec cette initiative, car les victimes et les délits ne sont pas en concours. Mais cela ne va pas au-delà d’une simple maladresse.

Et en aucun cas, Rockaya Diallo n’a, ce faisant, insinué qu’il était permis de s’en prendre à un organe de presse, à la liberté d’expression, et physiquement à des journalistes ou caricaturistes.

Quand la donne change, nos propos nous reviennent comme un boomerang et c’est parfaitement injuste. A aucun moment, quand elle a cosigné cet appel, Rockaya Diallo n’a pensé que Charlie pouvait être victime par la suite, de faits autrement plus graves, à savoir un massacre abominable de plusieurs de ses membres, et non des moindres, à la kalashnikov.

Il apparaît intellectuellement malhonnête, et pour tout dire, franchement dégueulasse, de venir par la suite culpabiliser Rockaya Diallo en l’accusant d’avoir « armé le bras » des frères Kouachi, assassins de Charlie, et en voyant dans sa tribune cosignée, comme une incitation, donnée aux tueurs.

Cette accusation est même d’une violence inouïe.

En ces temps plus que troublés, sachons faire preuve de hauteur de vues et de discernement, avant de clouer tel.le ou tel.le, au pilori médiatique.

Et posons-nous cette question : à qui, à quelle cause, à quels messages véhiculés, profite ce mauvais procès fait à Rockaya Diallo ?

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