Quand Daech lave son linge sale

Une fois n’est pas coutume: mardi 15 mars, délaissez le prime de « ‘plus belle la vie » et regardez Arte !

Dans la rubrique Thema, est prévu un documentaire « inédit et exceptionnel », écrit la chaîne pour appâter le chaland: des transfuges de l’organisation État islamique témoignent.

« Dans une ville du sud-est de la Turquie, située à seulement 60 kilomètres de la Syrie en guerre, un réseau clandestin prend les plus grands risques pour exfiltrer des combattants qui souhaitent quitter le groupe état islamique (EI). Sous couvert d’anonymat, ces déserteurs, des hommes originaires de Syrie ou de Jordanie, ont accepté pour la première fois de raconter leur vie sous le joug de Daech, ainsi que les raisons qui les ont poussés à le rejoindre puis à le fuir. »

 Ce matin sur RTL, un « ‘avant goût » de ces témoignages exceptionnels a été diffusé.

 Ceux-ci sont édifiants, pour qui sait « comprendre entre les lignes » et les interpréter.

 Car derrière la défection de ces combattants, il n’y a nul repentir. Les loups ne se sont pas transformés en agneaux. S’ils ont fait défection, c’est avant tout parce que Daech ne fait pas « le boulot » proprement, c’est vrai, merde, à la fin.

 Parmi ces « puristes » un certain Abu Maria indique : « ils décapitaient avec des couteaux mal aiguisés, pour faire souffrir et abîmer le corps »

Traduire : « s’ils avaient décapité proprement, cela ne m’aurait pas choqué ».

 Un autre indique avoir fui parce qu’ »ils ont voulu marier ma sœur avec un combattant, contre ma volonté ».

J’ai bien entendu, et vous avez bien lu: pas contre « sa » volonté. Contre « ma » volonté.

Traduire: « c’est moi qui décide avec qui marier ma sœur ». Qu’en pense la sœur en question ? Le mystère demeure. A t’-elle seulement le droit de penser ?

 Un troisième enfin, s’insurge: « ils tuaient des femmes musulmanes, des sœurs »

Traduire: « quand il s’agit de femmes d’autres religions ou athées cela ne me dérange pas et m’émeut encore moins ».

 Ces « défections » causent un réel problème. Car ces déserteurs ne sont nullement des repentis. Ils croient encore au califat, aux mains coupées pour les voleurs, à la chosification de la femme, réduite à une esclave sexuelle-pondeuse-femme de ménage, et à la décapitation « proprement » des « ennemis de l’Islam. » (Tout du moins, de la vision très personnelle qu’ils en ont)

 Que faire de ces soldats perdus ?

 Le reportage sur RTL nous révèle que les nations occidentales ont été sollicitées pour les accueillir sur leur territoire, mais préfèreraient –comme on les comprend !- leur trouver un « point de chute » sur place…

 Alors, faut-il ouvrir un nouveau Guantanamo, à l’heure où Obama promet (depuis 8 ans) la fermeture de ce « no man’s land des droits de l’Homme » ?

 Déserteurs, mais pas dé-radicalisés. Une nouvelle « patate chaude » dont l’occident se serait volontiers passé.